Contribution spécial compassion du n° 20
Ce matin, comme tous les matins, quand j’ouvre mes volets, je prends bien garde à ne pas laisser rentrer un moustique. Je les retrouverai fidèles au poste et prêts à me vampiriser ce soir quand j’irai cueillir les haricots. Alors, quand l’un d’eux vrombit à mes oreilles, je me défends et pan…
Aïe, aïe, le moustique n’a-t-il pas la nature de bouddha ? les monastiques nous rappellent souvent que nous devons épargner toute vie, y compris précisément ceux qui semblent avoir toute leur attention : les moustiques et les fourmis. Seulement, pour autant que je sache, ils ne vont pas souvent travailler dans le jardin. Les pucerons qui attaquent mes légumes ne sont pas les bienvenus, non plus que les fourmis qui les élèvent. Et j’arrache régulièrement des herbes qui étouffent mes plantations. Le monde vivant est une lutte permanente des uns contre les autres. Et si je veux manger mes légumes, je dois les protéger.
Où se situe alors la limite de la compassion ? c’est sûr qu’on ne doit pas, par simple réflexe, écraser toute bestiole qui passe à portée de notre main, simplement parce qu’elle fait tache dans le paysage, et aussi, à l’époque de Monsanto, il est utile de rappeler que les insectes et les herbes ont leur place et leur fonction dans le monde du vivant.
Mais d’autres animaux ne semblent bénéficier de la même attention bouddhiste, on n’en parle pas autant. Et les veaux, et les agneaux ? et les poulets ? Je ne mange ni viande ni poisson, mais en plus, j’ai arrêté de manger du fromage. Pourquoi ? parce que j’ai réalisé que les vaches, les brebis, et les chèvres ne font du lait que quand elles ont des petits.
« Non ? Tu es sûre ? »
« Oui, je suis sûre ! »
C’est la même chose que pour les femmes, la lactation a pour but de nourrir les petits.
Quand on mange un bon petit fromage de chèvre, ça signifie un chevreau égorgé, eh oui !!
Vanina
Agrandir le cercle de notre compassion :
Dans un certain nombre des abattoirs qu’ils ont visités en 2007 et en 2008, les enquêteurs de One Voice ont filmé des employés qui criaient, tapaient les animaux, les frappaient et leur donnaient des coups de pied. Les employés, sans être délibérément cruels ou violents, ne semblaient pas se rendre compte qu’ils avaient affaire à des animaux sensibles. La seule chose qui comptait pour eux était de travailler le plus vite possible.
D’après le vétérinaire Bill Swann, «le plus insidieux est que dans ces systèmes à débit rapide, les employés deviennent insensibles au fait que les animaux sont des êtres sensibles. L’habitude de voir des animaux paniqués ou abattus en grand nombre peut induire des réactions déshumanisées à leur souffrance et à leur douleur, comme cela a été observé chez les personnes qui ont l’habitude de travailler avec des animaux dans des laboratoires scientifiques. »
Comme l’écrivait déjà un militant en 1897, «Personne ne peut manger la chair d’un animal abattu sans que soit intervenue la main de celui qui est chargé d’abattre l’animal… pouvons-nous nous prétendre évolués si cette évolution passe par la brutalisation d’autres êtres, et si nous devons exiger que certains se montrent brutaux pour que nous puissions nous nourrir du résultat de leur brutalité? Nous ne pouvons pas nous dédouaner de la brutalité de cette industrie sous prétexte que nous n’y participons pas directement.»
Source : le site de One Voice