Françoise Marette-Dolto (1908 – 1988), est une pédiatre et psychanalyste française. Elle s’est largement consacrée à la psychanalyse de l’enfance dont elle est une des pionnières. Issue d’une famille bourgeoise catholique et conservatrice, elle parle très jeune de devenir « médecin d’éducation » qui, selon ses propres mots d’enfant est « Un médecin qui sait que quand il y a des histoires dans l’éducation ça fait des maladies aux enfants, qui ne sont pas des vraies maladies, mais qui font vraiment de l’embêtement dans les familles et compliquent la vie des enfants qui pourrait être si tranquille. »
Pour sa mère, une fille n’a d’autre horizon que le mariage et, forte de ce principe, elle lui interdira de poursuivre des études. À seize ans, elle doit affronter la volonté de sa mère qui ne veut pas la laisser passer son baccalauréat, car elle ne serait plus mariable. Néanmoins, Françoise Marette réussira à devenir infirmière puis médecin, « en payant ses études avec l’argent qu’elle gagne ».
En 1932, elle entreprend une psychanalyse qui durera trois ans avec le professeur René Laforgue, un pionnier de la psychanalyse en France. Celui-ci, lui trouvant des aptitudes, lui conseille de devenir elle-même psychanalyste, ce qu’elle refuse d’abord, voulant se consacrer à la médecine.
En 1939, sur les conseils de Laforgue et après avoir été en contrôle avec Nacht et Lagache, elle devient membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris.
À la veille de la guerre, elle jette les bases d’une méthode psychanalytique de thérapie d’enfants centrée sur l’écoute de l’inconscient et débarrassée du regard psychiatrique. En février 1942, elle épouse Boris Ivanovitch Dolto, fondateur d’une nouvelle méthode de kinésithérapie en France, ainsi que d’une école de podologie : l’École française d’orthopédie et de massage. Ils s’intéressent tous deux aux rapports entre corps et psychisme ; leurs échanges seront très enrichissants. Ils auront trois enfants.
Elle devient réputée pour l’efficacité de son travail de clinicienne, mais aussi reconnue pour son travail théorique, notamment sur l’image du corps. Elle oeuvre à la vulgarisation de ces connaissances, en particulier à travers une émission de radio, ce qui contribue à la faire connaître du grand public.
Par sa vision singulière de l’enfant, son humour et un talent unique pour mettre en mots simplement les théories psychanalytiques, Françoise Dolto a largement contribué à la modification du statut de l’enfant dans la société contemporaine. Elle a laissé à sa mort une œuvre abondante comprenant à la fois des textes théoriques et des écrits destinés au grand public ainsi que des nombreux inédits et des enregistrements audio et video réalisés lors de conférences et d’émissions radiodiffusées, l’ensemble conservé au siège des Archives Françoise Dolto.
Quelques citations de Françoise Dolto : » Votre enfant est né de vous et tel que vous êtes vous, soyez vrai, dites avec des mots ce que vous ressentez, et c’est de votre sincérité dont votre enfant a le plus besoin ». » L’un petit, l’autre grand, mais d’égale valeur ».
» Le parler-vrai signifie considérer celui qui est en face de vous comme un homme ou une femme en devenir, qui est tout entier langage dans son être ; il est votre égal »
Et avec simplicité et humour : » Entendez ce que je vous dis, entendez d’autres personnes et puis faites comme vous l’entendez ». Ci-dessous : extraits d’une vidéo
Sur sa vie et son oeuvre voir le site qui lui est consacré – et aussi Wikipédia