L’action juste et les moyens d’existence juste sont des aspects du Noble Sentier Octuple enseigné par le Bouddha. C’est le thème de ce numéro.
Disons quelques mots des moyens d’existence justes.
Le Bouddha a défini ce qu’il faut entendre par «moyens d’existence justes » : la richesse doit être acquise par des moyens légaux, pacifiques et honnêtes ; elle ne doit pas provenir d’activités basées sur la souffrance d’autres êtres comme la boucherie, le trafic d’êtres humains ou d’armes, la vente de poisons ou de drogues.
Dans notre société devenue tellement interdépendante, tellement complexe, les moyens d’existence justes ne sont pas évidents à trouver. Que faire si l’on travaille dans une banque, dans une compagnie d’assurance qui placent leurs fonds dans des investissements douteux ? si l’on est dans le circuit marchand qui signifie le plus souvent vendre des produits néfastes pour la santé et pour l’environnement, qui implique un gaspillage des énergies de la Terre ? Que faire si l’on est employé dans une multinationale qui a tellement d’activités diverses qu’il y en a forcément de nuisibles ? Et pourtant, il faut gagner sa vie, que faire ? Même si l’on est retraité, les fonds de garantie des caisses de retraite sont investis dans des projets sans éthique. Où se tourner pour être en accord avec le Dharma ? Tout est interdépendant au point que nous sommes toutes et tous responsables de l’état du monde.
Baisser les bras, être fatalistes et résignés devant cet état de fait n’est pas bouddhiste. Tout est enchainement de causes et d’effets, introduisons de nouvelles causes et il y aura d’autres effets. Si notre travail n’est pas complètement en accord avec nos valeurs bouddhistes, au moins nous pouvons le voir, essayer d’en changer et entreprendre des actions justes pour changer le cours des choses.
Nous sommes en période de crise à tous points de vue, environnemental, social, politique, économique, monétaire. L’idéologie libéraliste fondée sur la cupidité est en train de nous entrainer à l’abime. Mais c’est cette crise qui peut être une chance pour nous réveiller, pour nous pousser à mettre en pratique nos valeurs.
Nous avions déjà parlé des actions à mettre en oeuvre dans notre vie dans le numéro 6 du magazine qui traitait du bouddhisme engagé. Rappelons quelques pistes.
Nous avons une possibilité d’action très importante par nos achats: ce sont les femmes qui font tourner l’économie en achetant toutes les choses nécessaires à la vie quotidienne. Choisissons de ne pas être des consommatrices mais des consomm’actrices, délaissons les hyper marchés, soutenons les magasins qui ont une éthique et en particulier les Bio coops, ce réseau de magasins alternatifs qui ont un cahier des charges et des exigences strictes, et qui sont, en plus, très compétitifs car leur but n’est pas la marge bénéficiaire.
Tout au contraire, il faut boycotter le « bio-business » des hypers, lire à ce sujet un article du monde diplomatique
La banque est un vrai problème, changeons de banque, allons à la Nef-Crédit Coopératif.
Pour être soutenue, ne pas rester seule, se connecter à des initiatives qui fleurissent partout. Par exemple, rejoignons Les Colibris.
Pierre Rabhi écrit : « La subordination du féminin à un monde masculin outrancier et violent demeure l’un des grands handicaps à l’évolution positive du genre humain. Les femmes sont plus enclines à protéger la vie qu’à la détruire. Il nous faut rendre hommage aux femmes, gardiennes de la vie, et écouter le féminin qui existe en chacun d’entre nous. »
Tous candidats 2012 ! Pour une république des consciences … from Mouvement Colibris on Vimeo.
Wangari Maathai nous raconte la légende du colibri (en anglais)
Si petit que soit notre acte, il a un effet, croyons en la force de tous les colibris et essayons d’agir dans notre vie quotidienne de manière plus juste.
Encourageons l’émergence et l’incarnation de nouveaux modèles de société fondés sur l’autonomie, l’écologie et l’humanisme.
En quelques points, agir à son échelle, c’est :
• s’interroger sur les actes quotidiens et le sens de nos actes ;
• se positionner en cohérence au quotidien et agir en conscience à la mesure qui est la nôtre ;
• se sentir responsable de son destin et de son environnement ;
• faire un métier qui nous plaît et allie autant que possible éthique et action ;
• retrouver du temps pour vivre et agir : gagner moins d’argent-stress pour moins de fatigue-passivité et pour reprendre le contrôle de sa vie ;
• prendre du temps avec ses proches et son environnement local pour développer des projets créant du lien et des échanges de services qui réduisent les coûts et répondent aux besoins de tous ;
• agir au sein de regroupements et d’associations grâce au pouvoir de la société civile ;
• être joyeuses d’agir avec conscience et solidarité.
(Source, le site des Colibris)
Avoir confiance en nos possibilités d’actions, c’est ce que rappelle Mohammed Yunus, prix Nobel de la paix 2006, fondateur de la Grameen Bank, lui aussi est féministe, sensible à la condition des femmes au Bangladesh et ailleurs dans le monde :
Diffuser largement le travail de l’association Négawatt montrant qu’une autre politique de l’énergie est possible.
Un beau rappel sur le sens du Sacré : Lire
Trois films sur l’action juste :
Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau
Volonté de fer sur le prix que les femmes ont payé pour avoir le droit de vote aux Etats Unis.
La lutte des femmes pour le droit de vote en Angleterre.
Célébrons des femmes remarquables qui se sont battues et se battent toujours pour la défense des femmes et la reconnaissance de leurs droits à l’égalité : Alice Paul, Leyman Gbowee, Ellen Johnson-Sirleaf, Tawakkul Karman, Malalai Joya.