Sayalay Dipankara est une enseignante de méditation désormais internationalement connue : Taïwan, Japon, Malaisie, Singapour, Birmanie, Indonésie, Corée, Chine, Australie, Allemagne et Italie. On a même construit spécialement pour elle un centre de méditation du nom de Brahma Vihari à Maymyo, dans le nord de la Birmanie.
Son histoire hors du commun commence en Birmanie le jour même de sa naissance, le 9 Mai 1964. Ce n’était pas n’importe quel jour, puisque c’était le jour de Vesak, le jour de pleine lune où, chaque année depuis des millénaires, la communauté bouddhiste internationale commémore l’éveil du Bouddha. Il y a une rumeur à son égard qui s’est répandue dans les cercles de méditation de toute l’Asie, et que quiconque se rapproche d’elle finit tôt ou tard par entendre, à savoir qu’elle serait la réincarnation de la petite-fille de Visakha, une disciple éminente du Bouddha qui a même offert l’un des monastères où le Bouddha séjournait régulièrement. Elle y fait d’ailleurs parfois allusion, en déclarant avoir des souvenirs de ce qui se passait à l’époque du Bouddha.
Des débuts précoces
Comme elle l’explique elle-même, lorsqu’elle avait 7 ans, Sayalay s’est mise à rêver du Bouddha. Cela l’a incitée à se mettre à pratiquer la méditation et à la récitation de ses qualités devant son image pendant deux ou trois heures tous les soirs, sans avoir obtenu aucune instruction de quiconque. Lorsqu’elle eut dix ans, elle se mit à suivre ses voisins au monastère du coin où elle allait écouter les discours. Un jour, elle se mit à avoir des rêves effrayants au cours desquels des êtres l’appelaient à l’aide. C’étaient des petas (fantômes/ombres) qui étaient entassés et coincés sous une pagode et y souffraient d’étouffement et de chaleur. Elle ne savait pas comment les aider, mais ils lui dirent qu’elle n’avait qu’à pratiquer Metta (bonté bienveillante) et à partager ses mérites avec eux après sa pratique quotidienne. Elle alla donc pratiquer à cette pagode tous les jours à la sortie de l’école. Au bout de trois semaines, elle vit dans ses rêves que ces êtres s’étaient délivrés et étaient devenus humains. Elle fut ravie de se rendre compte qu’elle était capable d’aider les autres.
Ce genre d’histoire s’est reproduit par la suite un grand nombre de fois. Sayalay Dipankara sentait une connexion avec les êtres en souffrance et sentait que c’était son devoir d’être venue dans le monde des humains pour aider, ainsi qu’enseigner et répandre le Dhamma. Sa mère s’inquiétait beaucoup pour elle et avait peur qu’elle soit devenue folle : elle se réveillait toutes les nuits vers minuit et sortait pour regarder le ciel. Elle y sentait la présence de beaucoup de devas (anges) qui lui demandaient de réciter le Dhammacakkappavatthana Sutta (premier discours du Bouddha). Sayalay Dipankara se mit ensuite à guérir des gens qu’elle voyait être sous l’influence de fantômes malfaisants, en chantant les qualités du Bouddha devant une tasse d’eau qu’elle leur faisait ensuite boire. Cette méthode fut eut tellement de succès que les gens venaient la voir chez elle pour lui demander de les guérir. Tout cela développait en elle l’intention d’aider les personnes en souffrance.
Plus tard, lorsqu’elle se rendit à l’université, elle choisit la zoologie car elle aimait les animaux et la biologie. On lui faisait faire des expériences de vivisection sur des grenouilles vivantes. Elle vit que ces grenouilles étaient soumises à un stress énorme. Elle se trouva donc face à un dilemme : devait-elle privilégier ses études ou le respect des préceptes (ne pas faire souffrir) ? Elle finit par comprendre qu’il ne lui serait pas possible de maintenir ses préceptes si elle continuait ses études et décida d’y mettre un terme. Mais sous l’insistance de sa mère, elle continua tout de même jusqu’en troisième année.
Pendant son temps à l’université, Sayalay Dipankara était généralement silencieuse et ne se faisait pas beaucoup d’amis. Lorsqu’on l’invitait au cinéma, elle refusait poliment. Son hobby à elle, c’était de pratiquer la méditation. Dès qu’elle avait des journées de libres, elle se rendait au monastère pour y pratiquer, et elle désirait y vivre. Elle se noua d’amitié avec son professeur de chimie, avec qui elle discutait de l’enseignement du Bouddha. Elle lui expliqua que, depuis qu’elle avait sept ans, elle avait en elle cette volonté de pratiquer la méditation, mais elle ne parvenait toujours pas à trouver la méthode correcte. Elle avait essayé les méthodes enseignées dans divers monastères, mais elle ne parvenait pas à atteindre le discernement (insight) dont ils parlaient. Elle sentait que ce qu’ils expliquaient était différent de sa pratique. Alors un jour, son professeur de chimie l’emmena au monastère Pa Auk Tawya pour rencontrer le moine supérieur, le Pa Auk Sayadaw. Celui-ci l’encouragea à pratiquer la méditation, et elle revint deux semaines plus tard pour pratiquer.
Sept jours de retraite intenses
Elle commença par une retraite de sept jours. Le premier jour, le Sayadaw lui enseigna la méditation sur les quatre éléments. Mais au bout de quelques minutes de pratique, tous ses muscles se relâchèrent, et tout ce qu’elle pouvait percevoir était son squelette. Jusque là, ce type d’expérience l’avait toujours plongée dans la confusion. En effet, elle s’était auparavant rendue dans de nombreux monastères pour y apprendre la méditation, et invariablement l’image de son squelette lui revenait au bout de quelques jours de pratique. Elle avait demandé ce qu’elle devait en faire aux enseignants de méditation, et ceux-ci avaient répondu que ce n’était pas un objet de méditation, qu’elle ne devait surtout pas se concentrer sur son squelette, parce que cela la rendrait folle et qu’elle devait juste abandonner cette perception. Son intuition lui disait pourtant que cette pratique avec le squelette était bonne pour elle, mais en même temps elle se devait de suivre les instructions des enseignants. Elle s’y conformait donc mais ne parvenait pas à obtenir de résultat, ce qui la décevait fortement, et cela se reproduisit à divers endroits.
Alors cette fois-là, elle décida de ne rien dire à l’enseignant de méditation, le Pa Auk Sayadaw, et de continuer la pratique avec sa perception du squelette, comme le lui soufflait son intuition. Elle se concentra donc ainsi pendant une à deux heures sans interruption. Elle se sentait très heureuse, joyeuse et concentrée, avec peu de pensées vagabondes, silencieuse intérieurement. Suite à cette session, elle eut une interview avec le Sayadaw, qui lui demanda comment sa méditation progressait. Elle lui expliqua ce qu’elle avait fait, et était très curieuse de savoir quelle serait la réponse. Le Sayadaw lui répondit qu’elle avait de très bonnes paramis (qualités qui favorisent la pratique). Sayalay Dipankara se réjouit de l’entendre, car c’était la première fois qu’on le lui disait. L’enseignant continua en disant qu’elle ne pouvait pas sauter comme ça tout d’un coup à un stade aussi avancé de la pratique et qu’elle devait suivre les étapes une à une.
Sayalay Dipankara retourna donc à la méditation sur les quatre éléments, et bout d’une journée elle commença à distinguer la lumière (le nimitta). Cette lumière devint puissante, et finalement elle se mit à se concentrer sur elle, et elle entra dans les jhanas (absorptions de méditation). Suite à cela, elle pratiqua les 32 parties du corps, puis le Sayadaw lui demanda de se concentrer sur le squelette. Ensuite, elle pratiqua le kasina blanc (concentration sur la couleur blanche) à partir du squelette, jusqu’au quatrième jhana ; après le quatrième jhana, Metta (bonté bienveillante), et les qualités du Bouddha. Le Sayadaw lui dit que sa pratique de la concentration était très bonne (elle avait atteint le quatrième jhana en moins d’une semaine!) mais il ne lui restait plus qu’un jour de pratique sur les sept que durait la retraite. Elle se sentit nerveuse car elle sentait qu’elle n’avait plus beaucoup de temps à disposition pour avancer dans la pratique. Une voix dans sa tête lui disait de pratiquer vipassana (vision pénétrante), mais elle ne savait pas bien de quoi il s’agissait au juste.
Sayalay Dipankara demanda donc au Sayadaw de lui enseigner vipassana. Celui-ci lui demanda si elle savait de quoi il s’agit, si elle savait ce qu’est Nama-Rupa (Esprit-Matière). Il lui dit qu’elle ne pouvait pas pratiquer vipassana si elle ne savait pas ce que c’est (typique en Birmanie). Sayalay, déçue, lui demanda donc combien de temps cela prendrait, et le Sayadaw lui répondit que pour tout apprendre par cœur, cela prendrait cinq ou six mois d’études. Elle se sentit encore plus déçue et eut le sentiment que cela n’était pas vrai. Elle lui demanda si elle pouvait pratiquer dans le temps qui lui restait, sans utiliser de connaissances livresques. Il lui répondit que sans connaître les vingt-huit types de matérialité, elle ne pourrait pas pratiquer vipassana. Sayalay Dipankara lui fit alors une réponse pertinente et courageuse : à l’époque du Bouddha (d’après la rumeur, elle en sait un bon rayon sur ce sujet) personne ne lisait ni n’étudiait de livres, et il y avait beaucoup d’arahants (personnes ayant atteint la fin des cycles de renaissance). Le Sayadaw fut mécontent, pensant que Sayalay le critiquait, mais cette dernière n’avait aucune mauvaise intention, elle ne faisait qu’exprimer son ressenti, d’autant plus qu’elle avait un caractère « très direct » et qu’elle ne savait pas encore comment « se cacher à l’intérieur. » Elle lui dit que puisqu’elle n’obtenait pas ce qu’elle voulait, elle rentrerait chez elle.
En entendant cela, le Sayadaw lui demanda de ne pas rentrer chez elle, car sa concentration était très bonne. Ce soir-là, il y avait un enterrement dans le village voisin et on avait demandé au Sayadaw de venir faire un discours. Il avait prévu de saisir l’opportunité pour parler de la pratique d’asubha (non-beauté/aspect répugnant) sur la base de l’observation du cadavre, et il demanda à Sayalay de le suivre et d’écouter son discours. En l’écoutant, elle sentit que ce type de discours lui était très familier, et elle se sentit reconnectée avec ses racines. Après cela, lorsqu’elle rentra au monastère, il était une heure du matin, et il faisait tout noir, mais elle ressentait le besoin de pratiquer la méditation, alors elle fit tout le chemin dans la pénombre jusqu’à la salle de méditation, de l’autre côté du monastère.
Elle se mit donc à pratiquer asubha en utilisant la contemplation d’un cadavre. Elle utilisa le souvenir du cadavre de son ami(e) qui était décédé(e) trois ans plus tôt. Mais au bout de dix minutes, elle vit l’image du cadavre se relever et lui sourire. Cela la remplit d’effroi, mais elle se mit à pratiquer le rappel des qualités du Bouddha, et l’image du cadavre disparut. Elle se demanda ensuite si elle devait poursuivre avec son désir de pratiquer ou bien si elle devait rentrer se coucher, car elle avait peur que cela se produise de nouveau. Elle se dit alors qu’elle devait pratiquer le Dhamma, même si elle avait peur de mourir. Elle prit donc la détermination de continuer, et se mit à contempler de nouveau le même souvenir de cadavre. Cette fois, la concentration était meilleure, elle ne ressentait pas de vive émotion perturbante, et elle se mit à se rappeler qu’un jour elle aussi elle se retrouverait dans cette position, qu’elle devrait mourir également. Elle contemplait ainsi son propre corps en se rappelant que, par nature, il devrait mourir. Alors qu’elle se concentrait ainsi sur son corps, elle se mit à voir différentes couleurs à l’intérieur. Bien qu’elle ne comprenait pas vraiment de quoi il s’agissait, elle se mit à se concentrer à l’intérieur de la lumière, et finit par distinguer un grand nombre de toutes petites particules en mouvement de différentes couleurs dans le corps tout entier. Elle les voyait apparaître et s’éteindre à très grande vitesse.
Elle ne savait pas encore ce qu’étaient les rupa-kalapas (particules de matière) et elle se demandait de quoi il s’agissait. Elle les percevait comme des particules de poussière dans un rayon de soleil, ou comme un écran de télévision inactif (dans les années 90), et une voix en elle lui disait qu’il s’agissait de rupa (matérialité). Elle commençait à différencier les différentes caractéristiques de ces particules, mais elle ne savait pas exactement combien de types il y avait (28 d’après la théorie théravadine). Elle se concentra sur leurs caractéristiques d’impermanence et de non-Soi. Ensuite, elle eut une session sur le thème de Nama (esprit) et elle ressentait que quelqu’un lui enseignait ce qu’étaient les images et les pensées avantageuses, par opposition aux images et aux pensées désavantageuses.
Suite à cela, elle commença à voir l’image de sa vie passée. Elle la voyait très proche, sous la forme d’une très belle femme, divine. Bien qu’elle avait une apparence différente, elle se sentait une certaine familiarité vis-à-vis de cette image. Elle ne comprenait pas exactement de quoi il s’agissait, et elle essaya de la repousser. Mais plus elle faisait d’effort pour la repousser, plus l’image s’imposait et se rapprochait de son cœur. Finalement, elle décida de ne plus lutter et de se concentrer sur son cœur. Elle se rendit alors compte que les ressentis, les pensées, les intentions de cette personne avant qu’elle ne trépasse, l’endroit où elle voulait réapparaître, ce qu’elle voulait faire, ce qu’était son devoir ou sa mission, correspondait exactement à ce qu’elle était elle-même dans le présent. Elle comprit alors que c’était l’image d’elle-même dans sa vie passée.
Elle vit alors l’image d’une nonne se tenant dans les airs, jeune, ayant l’âge de 25 ans. Lorsqu’elle celle-ci se fut suffisamment approchée, elle constata que cette image avait le même visage qu’elle. Cela la surprenait, parce qu’elle n’avait pas l’intention de devenir une nonne. Elle n’avait encore que 22 ans, sa mère avait décidé de la marier et elle avait mentalement accepté ce destin. Elle pensait donc qu’elle ne deviendrait nonne qu’après l’âge de 50 ans. Elle continua néanmoins sa session de méditation, et à la fin elle se sentait vraiment paisible intérieurement. Elle sentit également qu’elle avait déjà fait ce genre de pratique auparavant, dans une autre vie.
Le lendemain, elle avait de nouveau une interview avec le Sayadaw. Il posa de nombreuses questions à propos de Nama-Rupa (esprit-matière), et il fut surpris de constater qu’elle donnait beaucoup de réponses justes et précises à ce sujet. Il lui dit qu’elle devait également avoir pratiqué tout cela dans une vie passée, ce à quoi elle acquiesça : depuis l’âge de sept ans, elle avait en elle la méditation de Metta (bonté bienveillante), mais elle ne savait pas comment la pratiquer correctement.
Difficultés de la vie de nonne en Birmanie
De retour chez elle, elle réalisa qu’elle ne voulait plus être mariée. Elle ne voulait plus continuer à étudier, ni s’associer avec les gens, elle voulait simplement rester silencieuse. En 1990, elle retourna donc à Pau Auk pour pratiquer. Au bout de quelques jours, elle eut une sorte d’allergie, sa peau devint toute rouge et se mit à la démanger, de telle sorte qu’elle ne supportait plus de porter ses vêtements. En apprenant cela, le Sayadaw déclara qu’il pensait qu’elle devrait être ordonnée. Elle fut alors ordonnée ce soir-là sans demander de permission. Après avoir rasé sa tête et changé de vêtements, elle se sentit mieux et guérit.
Après son ordination, elle commença à avoir une tumeur dans la main. Ce n’était pas cancéreux, mais on lui demanda de la faire enlever. Elle se rendit donc à Yangon pour l’opération. On lui fit une injection d’anesthésiants, mais ils étaient trop faibles et leurs effets disparurent au cours de l’opération. On était en train de lui couper les chairs avec des ciseaux, et cela était très douloureux. Elle se rappela alors très vivement les grenouilles qu’on leur faisait vivisecter à l’université : elle leur avait fait subir quelque chose de très similaire, et maintenant elle voyait les effets que ce genre de karma pouvait causer.
Sayalay Dipankara vécut cinq années difficiles de sa vie à Pa Auk, après son ordination. Elle s’imaginait au début que la vie au monastère serait une bonne expérience, remplie de paix. Elle pensait qu’elle pourrait continuer à pratiquer, comme avant son ordination. Mais ce ne fut pas le cas. On la faisait travailler jour et nuit, au point qu’elle avait du mal à trouver assez de temps libre pour pratiquer deux heures de méditation. On la faisait travailler dans la cuisine, en contact rapproché avec les autres nonnes. Elle était contente d’acquérir du mérite en servant les moines, mais l’ambiance laissait largement à désirer. Il y avait beaucoup d’incompréhension et d’esprit de compétition entre les nonnes. Notamment, les anciennes étaient jalouses d’elle parce qu’à cause de sa réputation, elle recevait plus d’offrandes en dépit du fait qu’elle était nouvelle, et celles-ci exprimaient leur désapprobation par des réprimandes continuelles.
Le Sayadaw lui demanda de s’occuper personnellement de sa nourriture. C’était difficile pour elle parce que, d’une part elle avait peu d’expérience en cuisine et, d’autre part, parce qu’il avait des problèmes de digestion et se retrouvait facilement malade avec des diarrhées. Cela la mettait d’autant plus sous pression que, chaque fois que cela se produisait, elle était tenue pour responsable et on la réprimandait. Certaines personnes se plaisaient à lui faire la vie dure, et elle se retrouvait souvent au bord des larmes. Pour ne rien arranger, elle n’était pas habituée au type de nourriture qui était servi, elle avait souvent des problèmes d’estomac et vomissait ce qu’elle avait mangé. Son corps devint très faible. Elle avait de sévères crises de paludisme qui la rendirent très maigre.
Un jour, elle alla voir le Sayadaw pour lui dire qu’elle devait soit quitter la robe, soit partir ailleurs. Celui-ci lui interdit de faire ni l’un ni l’autre et lui dit simplement qu’elle n’avait qu’à avoir une attitude plus détachée. Elle savait que c’était bien facile pour lui de dire ça parce qu’il n’était pas confronté à tous ces problèmes. Dans la culture birmane, lorsqu’on est en difficulté, on n’est pas autorisé à faire un break ou à sortir respirer, on est obligé de continuer à souffrir à la tâche. Sayalay se trouva donc confuse et constata qu’elle n’obtenait pas la paix qu’elle était venue chercher. Cependant, elle s’était faite une bonne amie, une nonne malaisienne, Sayalay Susila,qui l’encourageait à être forte et à faire face à la situation. Elle prenait donc sur elle, se concentrait sur le moment présent et sur la joie qu’on peut avoir à faire de bonnes actions.
Finalement, en 1995, au bout de cinq ans, elle décida de suivre son amie qui partait à l’étranger, notamment pour enseigner à Singapour et en Malaisie. Elle se trouva très heureuse d’enseigner lors de son premier voyage à Singapour, en réalisant que les gens veulent apprendre le Dhamma, et qu’elle était en mesure de le partager. C’était donc ce qu’elle devait faire. Elle décida ainsi de devenir une enseignante du Dhamma. Elle décida également qu’elle ferait attention dans le futur de n’ordonner que des personnes qui ont de bonnes intentions, et pas seulement le désir d’échapper à une situation familiale difficile ou de partir à l’étranger pour enseigner. Elle encouragerait avant tout la pratique, mais elle s’assurerait en premier lieu que les personnes aient de bonnes intentions spirituelles par rapport à la pratique du Dhamma, avant même de leur faire pratiquer la méditation. Car c’est seulement après cela qu’une personne peut avoir de vraies bonnes intentions d’enseigner aux autres.
Source : Plusieurs vidéos compilées et traduites par Remy que nous remercions.
Pour mieux comprendre le vécu de Sayalay Dipankara lire l’article sur la place des nonnes dans le bouddhisme Théravada