Bouillonnante d’idées, de générosité, de vie, Anita Roddick qui vient de quitter cette vie a lutté sur tous les fronts contre les injustices et la souffrance de ce monde.
Née en Angleterre en 1942 d’immigrants italiens, elle se sentira toute sa vie une « outsider », une rebelle. C’est l’aventure de Body Shop qu’elle fonde en 1976 qui la rendra célèbre. Une boutique pas comme les autres avec des objectifs pas comme les autres.
« Dédier notre business à des changements environnementaux et sociaux. » C’est son objectif. Elle utilise les produits et les magasins pour communiquer sur les droits humains et sur les questions d’environnement. Le développement de Body Shop est fulgurant, dans tout le monde anglo-saxon en particulier.
En 1993, elle initie une campagnes contre Shell au Nigéria pour défendre le peuple Ogoni et lutter contre le ravage de leur environnement. Après des années de lutte opiniâtre, Shell finira par reconnaitre la nécessité de prendre en compte les besoins des populations et pas seulement les résultats financiers.
En 2001, elle se joindra à Greenpeace dans une campagne contre Exxon-Mobil (Esso) qui refuse de reconnaitre le lien entre l’utilisation des carburants fossiles et le réchauffement climatique.
Elle précise que pour elle, toute campagne vise à proposer des solutions et pas seulement à dénoncer une situation. Pour aider des Indiens d’Amazonie à lutter contre un projet hydro-electrique, elle leur achète des noix du brésil qui produit une huile utilisable en cosmétique. Treize ans plus tard, le lien tissé avec les populations indigènes fonctionne toujours, avec en plus la création d’une pharmacie verte à base de plantes de la forêt. En Afrique, au Nicaragua, au Népal, en Inde, elle achète des produits locaux à un prix stable et correct permettant aux populations de développer des projets, notamment en agriculture biologique. The Body Shop a ainsi initié 29 projets dans 23 pays et compte bien en développer d’autres.
En France elle est relativement peu connue alors que The Body shop et Anita Roddick sont tout à fait liés dans l’esprit du public anglo-saxon, et associés aux valeurs pour lesquelles elle s’est passionnément battue: Responsabilité sociale, respect pour les droits humains, pour l’environnement, pour la protection animale et une foi absolue dans le commerce équitable.
Elle avait quitté il y a quelques années son poste à la direction de Body Shop, se réservant un poste consultatif, pour avoir du temps afin de poursuivre ses actions dans les domaines évoqués ci-dessus. Elle avait créé deux sites internet et écrit plusieurs ouvrages pour relayer ses actions, notamment contre les dégats humains et sociaux de l’organisation mondiale du commerce.
Elle a reçu le titre de « Dame Commander of the British Empire »(anoblie par le Reine) en 2003.
En 2004, elle découvre qu’elle est atteinte d’hépatite C.
Le 13 décembre 2005, le journal The national Post annonce qu’elle a décidé de quitter le monde des affaires et de donner sa fortune estimée à 51 millions de livres sterling ($104 million).
Elle a quitté ce monde le 10 septembre 2007, à l’âge de 64 ans, victime d’une hémorragie cérébrale.
Ici Sa fondation qui lutte sur bien des fronts