« Les femmes, en s’organisant entre elles, ont abandonné l’acceptation passive de toutes les injustices; elles ont le courage de se lever et de se battre, la capacité de penser, d’agir, de réagir et de gérer. L’autonomie est ce qu’elles veulent en définitive. Il n’y a pas de développement sans autonomie. Mais il n’y a pas de route vers l’autosuffisance, sans organisation. »
Ela Ramesh Bhatt née le 7 septembre 1933 dans la ville d’Ahmedabad, (Etat du Gujarat), Inde), est une juriste indienne. Elle a reçu de nombreuses distinctions au niveau international pour l’ensemble de son œuvre auprès des plus démunis, qui sont le plus souvent des femmes.
Née dans une famille de brahmanes privilégiés, l’enfance d’Ela Bhatt se passe dans la ville de Surat où son père, Sumantrai Bhatt, a un cabinet d’avocat prospère. Sa mère, Vanalila Vyas, est active dans le mouvement des femmes. Ela entre au Sir Shah LA Law College à Ahmedabad. En 1954, elle obtient son diplôme en droit et une médaille d’or pour son travail sur la loi hindoue. Elle commence à travailler comme avocate au bénéfice du syndicat d’une entreprise textile.
En 1956, Ela Bhatt épouse Ramesh Bhatt (aujourd’hui décédé), mari qu’elle a choisi.
Elle créé à Ahmedabad le mouvement SEWA (Self-Employed Women’s Association, ), pionnier de la microfinance, mais surtout mouvement atypique à la fois syndicat, coopérative et banque pour des centaines de milliers de femmes. Ce syndicat au profit des plus pauvres a désormais 1 million de membres.
En 1979, elle fonde la Women’s World Banking avec Esther Ocloo et Michaela Walsh, organisme dont elle assure la présidence de 1980 à 1998. Dès 1981, elle se spécialise dans la défense des femmes, en particulier celles gagnant leur vie dans le secteur informel (ramasseuses de chiffons, vendeuses de légumes, porteuses d’eau, tireuses de charrettes…), et qui, à ce titre, ne bénéficiaient d’aucun droit ni protection légale.
Jusqu’en 2005, elle est présidente du Comité directeur WIEGO,un réseau mondial de recherches politiques qui vise à améliorer la situation des travailleurs pauvres, surtout celle des femmes dans l’économie informelle..
Ela Bhatt vit modestement à Ahmedabad avec sa famille, dans un petit bungalow exigu et spartiate. Son lit lui sert en même temps de fauteuil de bureau… Elle est actuellement présidente de la Banque coopérative de SEWA, de HomeNet, et de l’Alliance internationale des vendeurs de rue.
Elle fait partie du groupe des Global Elders (anglais signifiant les anciens, ou sages, universels), créé par Nelson Mandela afin de promouvoir la paix et les droits humains dans le monde.
lire aussi :
l’Inde la révolution par les femmes
par Dominique Hoeltgen