Contribution spécial compassion du n° 20
Il y a déjà pas mal d’années, j’ai fait ma première retraite de méditation vipassana de dix jours avec un maitre birman en Angleterre. La tradition veut que l’enseignant fasse chaque soir un discours, un « dharma talk » d’une heure pour re-stimuler les méditants. Un soir il choisit de nous lire un sutta : le sutta sur Sangamaji, (avec quelle motivation inconsciente ?):
A l’époque du Bouddha, les femmes dont le mari était parti pour devenir moine étaient appelées des « veuves de moines ». À cette époque en Inde, comme toujours à notre époque, devenir veuve était une tragédie sociale.
voici le sutta :
« Sangamaji était venu à Savathi pour voir le bienheureux (le Bouddha), et en l’apprenant, son ex-femme se précipita aussi à Savathi avec leur petit garçon. Tandis que le moine se reposait sous un arbre à midi, elle vint à lui et dit : »Occupe-toi de moi samana et de notre fils ! »
Mais Sangamaji ne bougea pas. Elle lui parla une deuxième et une troisième fois, sans effet.
En colère, elle posa leur fils à ses pieds en disant : « C’est ton fils samana, au moins occupe-toi de lui ! »
Puis elle partit, mais, lorsqu’elle se retourna après avoir fait un bout de chemin et vit que le moine n’avait ni regardé ni parlé à son fils, elle reprit l’enfant et s’en alla tristement.
Le Bouddha qui avait appris le « comportement incongru » de la femme remarqua :
Elle est venue, et il ne s’est pas réjoui,
Elle est partie et il n’a pas regretté.
Celui-là est un vainqueur, dont les liens sont coupés,
Vraiment on le nomme un brahmane (Ud 1,8) »
Quand l’enseignant eut fini de raconter cette histoire, un silence consterné s’abattit sur les participants (dont une majorité de femmes bien entendu) et un homme dans la salle s’exclama : « Et la compassion ? »
Danielle
Je ne suis pas sûre que ce genre de témoignage ait contribué à faire apprécier l’enseignement du Bouddha aux femmes !!
