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Helen Keller une extraordinaire bodhisattva

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Helen Keller devient aveugle, sourde et muette lorsqu’elle tombe gravement malade à l’âge de 19 mois. Grâce à l’intervention d’une enseignante extraordinaire, Anne Sullivan, Helen Keller entre en contact avec le monde extérieur à l’âge de sept ans. Elle va développer une connaissance et une sagesse remarquables et encourager de nombreuses personnes. Enfant, Helen avait été enfermée dans un monde intérieur qui la rendait furieuse, un monde frustrant parce qu’elle n’avait aucun moyen de communiquer. Anne Sullivan a été qualifiée de « faiseuse de miracles » parce qu’elle a réussi à comprendre l’enfant difficile et indisciplinée et à lui communiquer le concept de langage.

 Par la suite, Helen Keller a réalisé ses propres «démonstrations miraculeuses», en apprenant cinq autres langues et en étudiant l’histoire, les mathématiques, la littérature, l’astronomie et la physique. Elle a finalement obtenu son diplôme du Radcliffe College à l’âge de vingt-quatre ans. Helen Keller a appris grâce à l’aide de Anne Sullivan qui lui épelait un alphabet manuel dans la main; puis en lisant sur les lèvres avec ses doigts et en braille. Elle communiquait en tapant, en parlant avec sa voix quelque peu étrange et en épelant manuellement dans les mains des interprètes. Ainsi, elle a pu écrire plusieurs ouvrages, correspondre activement avec de nombreuses personnes et donner des conférences dans le monde entier, affichant toujours un grand enthousiasme pour la vie.

Possédant une richesse inhabituelle d’expérience intérieure résultant de son isolement de la perception conventionnelle, Helen Keller était une femme multidimensionnelle qui utilisait sa sagesse et ses connaissances dans de très nombreux domaines. Elle a développé une foi dans la religion dans la perspective de Swedenborg avec sa validation philosophique et cosmologique des états et de la vision spirituels intérieurs.

Helen Keller est peut-être mieux connue en tant que porte-parole des aveugles, des handicapés et des déficients mentaux, en aidant à mettre fin à la pratique consistant à enfermer les aveugles et les sourds dans des asiles psychiatriques. Elle a toutefois appliqué ses préoccupations pour les malheureux à diverses questions de justice sociale. Ses recherches sur le handicap et la cécité ont révélé que l’inégalité de classe était un facteur contributif, les accidents du travail et des soins médicaux inadéquats entraînant une incidence plus élevée parmi les pauvres. Elle a visité des usines, des bidonvilles, des ateliers de misère et des travailleurs en grève dans des villes minières, leur apportant son soutien, « ressentant » leur souffrance, comme elle le disait; elle écoutait les appels de ceux qui luttent, et sensibilisait ainsi aux effets dévastateurs de l’injustice de classe.

Helen Keller a également joué un rôle de premier plan dans le mouvement pour le vote des femmes, militant activement pour le droit des femmes à voter dans des articles, des conférences et des appels personnels à des politiciens, et n’hésitant pas à défiler lors des manifestations pour le suffrage féminin. Après avoir travaillé si dur pour transcender son silence précoce et trouver sa voix, Helen Keller a été l’une des fondatrices de l’Union américaine des libertés civiles en faveur de la liberté d’expression. En tant que femme blanche en Alabama, elle fut une exception dans son soutien précoce à la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People).

En tant que critique sociale  et championne des opprimés, Helen Keller a fait preuve du discernement critique tenace et sans peur de Vimalakirti. Les opinions politiques radicales de Helen Keller l’ont conduite à une implication active, écrivant et parlant au nom du parti socialiste, puis des travailleurs du monde ouvrier. Mais elle était capable de modérer habilement ses vues parfois impopulaires et est restée une porte-parole qui a su éduquer et et qui a collecté des fonds pour le compte des aveugles et des handicapés. Comme Vimalakirti, Helen Keller était décidée à exprimer sa compassion pour un large éventail d’êtres en utilisant sa sagesse, ses pouvoirs et son savoir remarquables.

Source Dharma net, traduction Bouddhisme au féminin

Son livre en français

commentaire sur Amazon:
Hélène Keller est internationalement connue pour être la première sourdaveugle diplômée d’université. Son livre a été traduit en 50 langues. Elle l’a intitulé sobrement « l’histoire de ma vie » mais en fait elle l’a écrit au sortir de son diplôme, elle avait 24 ans et une très longue vie devant elle. On pourrait dire que ce livre est l’histoire de son apprentissage intellectuel, un apprentissage extraordinairement fécond si l’on songe qu’elle était devenue aveugle et sourde à l’âge de 19 mois. Elle a fait beaucoup d’autres choses jusqu’à sa mort en 1968 à l’âge de 88 ans.
Elle était vraiment une âme d’exception et elle a rencontré celle qui allait lui ouvrir toutes les portes, son institutrice, Anne Sullivan qui l’accompagnera fidèlement pendant plus de 30 ans, jusqu’à sa mort en fait en 1936.
Cet ouvrage comprend trois parties, d’abord le texte d’Helen Keller, puis un choix de lettres qu’elle a écrit depuis l’âge de huit ans, et qui permet de mieux suivre son développement intellectuel, enfin une troisième et courte partie, très intéressante qui explique comment elle a écrit son livre, son tempérament, et des extraits d’articles publiés par Anne Sullivan dans le bulletin de l’école des aveugles pour montrer la sorte de question, très au dessus de son âge que Helen Keller se posait: d’où je suis venue ? où irais-je après la mort ? à l’âge de 9 ans !!
Elle était aveugle et sourde, mais elle était tellement vivante, auprès d’elle, nous les gens « normaux » ne sommes-nous pas à moitié inconscients ?

 

Un film tiré de son histoire a connu un grand succès : Miracle en Alabama

un autre ouvrage d’elle non traduit

commentaire sur Amazon :
L’ouvrage est en 2 parties, tout d’abord 15 essais regroupés sous le titre The world I live in (le monde dans lequel je vis) où Helen Keller détaille ce que sont pour elle le sens du toucher, le premier en importance, celui par lequel elle perçoit le monde, mais aussi le sens de l’odorat, qui ajoute la distance, les sortes de rêves qu’elle a, et des réflexions d’une grande profondeur sur le fait d’être attentif ou pas, la façon dont les « voyants » utilisent le don de la vue. L’autre partie est constituée de trois essais sur l’optimisme, écrits durant ses études, on est impressionné de sa maturité, et on pressent tout ce qu’elle doit déployer de force intérieure pour ne pas succomber face aux limites de son monde sensoriel. C’est une vraie leçon de courage pour chacun·e de ses lecteur/lectrices. Un ouvrage qui mériterait amplement d’être traduit.

Dans le même registre, célébrons un film réalisé sur une sourde-aveugle française Marie Heurtin, qui a vécu à la même époque que Hélène Keller, qui a été recueillie par des religieuses dans une école pour sourdes.

Son instruction et son éducation sont menées avec succès, par sœur Sainte-Marguerite, qui, pendant plus de dix ans, lui apprendra successivement, la relation entre les signes (de la langue des signes) et les objets, puis, dans la main, l’alphabet de la langue des signes, puis l’alphabet Braille, puis les notions de qualification et enfin les notions abstraites.

Marie a 25 ans lorsque meurt son éducatrice, en 1910. Quoique très affectée par cette disparition, elle continue de parfaire son éducation. À partir de 1907, elle s’occupera d’une nouvelle venue, Anne-Marie Poyet à laquelle elle apprend notamment le braille. Et en 1910, elle accueillera à Larnay sa petite sœur Marthe, elle aussi sourde et aveugle.
Louis Arnould, professeur à l’université de Poitiers, consacra en 1900 un ouvrage à ce cas sous le titre Une âme en prison. L’ouvrage sera maintes fois réédité et étendu aux cas d’Anne-Marie Poyet en 1907 et Marthe Heurtin, sœur de Marie, en 1910, sous le titre Âmes en prison, l’École française des sourdes-muettes-aveugles, titre repris pour un film dans les années 1930. Ce livre apporta une renommée internationale à Larnay et à sa méthode de rééducation, ainsi que sur le cas de Marie Heurtin devint aussi célèbre que Helen Keller aux États-Unis.

Voir aussi le blog sur l’école de Lamay