C’est traité avec humour, légèreté, c’est gentil. C’est l’occasion de parler de la souffrance de l’exil, du drame du Tibet, il y a bien entendu, et à juste titre, un aspect militant non négligeable.
Par ailleurs, ce monastère fait penser aux institutions médiévales d’Occident, sa fonction de transmission du savoir ecclésiastique aux jeunes générations est essentielle, d’où ces enfants qui viennent apprendre, contrairement aux monastères tibétains que l’on trouve en Occident, qui sont destinés à la diffusion du Dharma auprès des adultes.
Ces jeunes visages avenants sont bien évidemment uniquement masculins.
On chercherait en vain des couvents qui seraient les pendants des monastères masculins.
Les jeunes filles ne sont pas considérées comme dignes de recevoir une éducation religieuse. Les ressources financières et spirituelles sont entièrement et uniquement dirigées vers les garçons.
Les médias s’attendrissent constamment sur ces jeunes visages sans jamais remarquer que les filles sont encore une fois oubliées.
Le monastère de ce film est à l’image de la réalité puisque le réalisateur est un moine qui, disait-il devant la caméra avec un sourire entendu, aime les jolies filles et le football.
Mais où est la pratique bouddhiste ? On y voit des enfants jouer des tours pendables à un vieillard, des photos d’automobiles dans les chambres, une fascination pour le football, une gentille petite histoire vers la fin…
Pas un moment où des moines méditeraient réellement, où l’enseignement du Bouddha serait exposé avec sérieux, tout est comme une sorte de spot publicitaire qui ferait allusion à un produit sans jamais dire de quoi il s’agit.
On peut se poser la question de ce que le Bouddha aurait pensé de l’image que ce film donne de ce qu’il est convenu d’appeler le bouddhisme. Florence