Nous avons eu la chance de voir à la télévision un documentaire absolument extraordinaire qui a d’ailleurs remporté de nombreux prix, il s’agit de la marche de l’empereur.
L’empereur, c’est un manchot qui vit en Antarctique (voir Wikipedia). Le documentaire filme la marche des manchots depuis la mer jusqu’à leur lieu de reproduction, puis la rencontre d’un mâle et d’une femelle, la ponte, la couvaison par le mâle (l’oeuf restant posé sur ses pieds, protégé du froid par un épais repli de peau), la marche des femelles vers la mer pour se nourrir, la naissance, le développement du petit, la marche des adultes qui retournent vers la mer et la marche enfin de cette nouvelle génération qui va à son tour découvrir la mer.
Les images sont époustouflantes, on sent qu’il y a là un travail fabuleux. On reste à la fois émerveillé par la capacité incroyable de ces animaux à survivre dans des conditions aussi extrêmes et horrifié par la dureté impitoyable de ces conditions. On se dit que oui, vraiment, c’est ça le samsara, le monde de la douleur.
Le film montre les choses « telles qu’elles sont », dans toute leur dureté et leur beauté en même temps.
Mais, le commentaire appelle toutefois de ma part un autre commentaire. En effet, lorsque le petit casse sa coquille (remarquons au passage l’usage obligatoire du masculin), le père se penche attendri sur le nouveau-né et la voix off précise qu’il s’émerveille devant son « fils », lorsque le « petit » grandit et quitte la protection parentale, le commentaire nous apprend qu’il s’agit d’un p’tit gars qui va rejoindre les autres p’tits gars. Enfin, lorsque le moment arrive de rejoindre la mer et que toute la colonie de la nouvelle génération entame sa marche derrière celle des adultes qui sont déjà partis, on nous apprend qu’ils marchent sur la trace de « leurs pères ». Cherchez l’erreur ! Danielle
