Dans la résolution de clôture de la conférence de Sakydadhita en Indonésie en 2015, les participantes, plus d’un millier de femmes bouddhistes de quarante nationalités appellent à soutenir les efforts du pape François pour l’action politique et publique en vue de lutter contre le changement climatique. En effet, face à l’enjeu qui attend toute l’humanité, nous devons rassembler toutes les bonnes volontés.
Pour prendre la mesure des enjeux, ci dessous un rappel sur le processus du réchauffement climatique
Voir ici un résumé des enjeux de la Cop21
Voir ici un rappel des scientifiques concernant le réchauffement climatique
Pour apprécier pleinement la gravité du problème voir ici une autre vidéo
La COP 21 est passée, les gouvernements se sont réunis comme ils le font chaque année depuis 1992, un accord, non contraignant, a été signé. Au delà des beaux discours, il ne faut pas espérer que les Etats-Unis abandonneront l’exploitation des gaz de schistes à l’impact désastreux sur le climat, la même chose pour le Canada avec les schistes bitumineux, l’Australie avec ses mines de charbon, la Chine bien sûr. La France se pose toujours en champion d’un nucléaire dangereux et obsolete au lieu d’investir pour rattraper son retard criant en matière de renouvelables.
Dans l’ouvrage d’enseignements de Jetsunma Tenzin Palmo qui vient d’être traduit en français, celle-ci parle du drame d’être gouverné par des personnes incapables de mesurer les conséquences de leur comportement, c’est exactement ce que nous subissons et ce qui met en péril notre avenir et celui de nos enfants.
La politique de beaucoup de responsables politiques se résume à : « après moi le déluge ! » Nous, bouddhistes, nous pensons que, d’une part nous récolterons le fruit de nos actes et d’autre part, nous croyons à la réincarnation, alors nous ne pouvons pas accepter de rester passives.
Bernie Siegel, chirurgien américain, dans son livre « L’amour, la médecine et les miracles » décrit ainsi l’attitude des gens à qui on apprend qu’ils ont un cancer : environ 70 % sont prêts à accepter sagement le traitement du médecin sans jamais rien questionner, sans changer ni leurs habitudes ni leur façon de voir la vie, autour de 15 % pensent qu’ils n’ont plus qu’à attendre la mort et n’essaient même pas de lutter, et puis il y a environ 15 % qui questionnent, qui luttent, qui sont prêts à se remettre en cause, ce qu’il appelle les patients exceptionnels, ceux qui guérissent et qui lui ont fait dire qu’il n’y a pas de maladie incurable, mais seulement des malades incurables.
C’est une belle illustration de l’attitude générale face au climat, soit on ne veut rien changer à sa propre façon de vivre, soit on baisse les bras, soit on lutte. L’un des acteurs du film « Demain » que nous vous présentons déclare : « il est trop tard pour être découragé », et c’est bien ainsi qu’il faut voir les choses. Alors que faire ?
La Cop 21, cela a été à la fois un grand rendez-vous médiatique avec cette fois ci un peu plus de prise de conscience, largement insuffisante, et l’occasion d’une formidable mobilisation de la société civile qui ne veut plus attendre que les gouvernements prennent les décisions.
« Nous n’attendons pas les gouvernements nationaux pour avancer, car le risque que pose le changement climatique est réel. Le temps de l’action c’est maintenant », a martelé Matt Rodriguez, secrétaire à l’environnement de la Californie. La Californie a lancé une coalition de régions et de provinces du monde prêtes à prendre des engagements ambitieux en matière de baisse des émissions de CO2.
C’est à nous toutes d’agir ; individuellement, nous ne pouvons pas faire grand chose, c’est pourquoi c’est important de rejoindre des associations pour soutenir leurs actions, leur donner plus de poids et de représentativité auprès des gouvernements.
Par exemple : Les Amis de la Terre, Greenpeace, Agir pour l’environnement, Sortir du Nucléaire, Humanisme et biodiversité, Négawatt, vous pouvez adhérer à une, à deux, à toutes.
Suivre et soutenir les actions de 350.org qui lutte spécifiquement contre le réchauffement climatique
Soutenir toutes les initiatives pour développer des alternatives.
– La Nef lance une campagne : « Epargnons le climat« ,
– le mouvement des Colibris est axé plus spécifiquement sur la transformation des territoires plutôt que sur la lutte climatique, mais ceci a des répercussions sur cela.
Une fois passé le moment fort de la COP21, que pouvons-nous changer dans notre mode de vie qui puisse avoir un impact positif sur notre environnement ? Nous avons déjà évoqué ces pistes en parlant du bouddhisme engagé, il faut le redire ici, ce qui tue la planète, c’est le gaspillage d’énergie, de matières premières, l’alimentation industrielle mortifère, la consommation de viande, les transports inutiles, les déchets qui s’accumulent…
Une autre façon de consommer, d’acheter, est vitale pour notre avenir, nos enfants. Acheter responsable, sortir des circuits de la grande distribution, choisir les bio-coops, le local, le bio, végétarien et de saison.
Privilégier la réparation, la récupération, le recyclage de tout ce qui est possible.
Au moment des fêtes de fin d’année, ayons une réflexion sur la provenance de ce qu’on achète, de la matière première utilisée, de l’énergie employée, de la pollution engendrée et des déchets que l’objet acheté va laisser derrière lui.
Des Etats Unis nous vient le concept de « craddle to cradlle », du berceau au berceau. Des entreprises se sont investies à fabriquer des produits dont les ingrédients sont totalement recyclables pour refaire de nouveaux objets avec les mêmes matières premières en y injectant seulement de l’énergie. Une certification internationale existe C2C (cradle to cradle).
De 2005 à 2015, aux États-Unis, en Allemagne et en Hollande, près de 150 industriels ont obtenu la certification C2C pour environ 2000 produits manufacturés (jean, meubles de bureau, savon, matériaux de construction…)
Un autre concept, moins ambitieux, mais très intéressant tout de même, est appelé l’économie circulaire. Son objectif est de produire des biens et services tout en limitant fortement la consommation et le gaspillage des matières premières, et des sources d’énergies non renouvelables, le maillon essentiel étant le zéro déchet.
Des initiatives voient le jour un peu partout, les relayer, les soutenir, se regrouper, diffuser de bonnes pratiques, tout cela, c’est du bouddhisme engagé. L’être humain peut tout détruire, mais il peut aussi tout construire, tout dépend à quoi il emploie son esprit. Tout est possible ensemble. Et tout commence dans notre esprit.
Nous célébrons aussi quatre femmes remarquables qui oeuvrent ou ont oeuvré pour préserver notre planète