Meinrad Craighead a passé sa vie à explorer dans la peinture la relation entre l’humain et le divin, en particulier dans les images de Dieu comme la Grande Mère. Son travail dépeint en couleurs vives à la fois un dialogue actif visuel avec Dieu et un sens aigu de la pensée symbolique, un travail irrésistiblement attiré par la force énergétique qu’elle trouve dans la nature autour d’elle, en haut dans le ciel, en bas dans la terre, chez les animaux, dans les rêves. Un critique a appelé son art « vastes paysages de l’interdépendance». Un autre écrit: «Ses pièces fourmillent de détails d’images et de concepts de la spiritualité catholique et d’anciennes mythologies, mixées à des impulsions viscérales. Tout art est prière pour Meinrad, une supplication continuelle de la vision. »
Son éducation catholique a nourri son imagination à travers ses rites et cérémonies, ses bougies, l’encens, les psaumes et des litanies. Pourtant, sa première véritable expérience religieuse, à l’âge de 7 ans, n’était pas dans l’église mais dans la nature, avec son chien. Elle s’était retirée de la chaleur d’une journée d’été à l’ombre de buissons d’hortensias. Sous le dôme bleu des fleurs, elle se mit à regarder dans les yeux de son chien. « Ils étaient aussi profond, aussi déroutants, aussi inaccessibles qu’un ciel nocturne, » dit-elle, et comme elle les fixait, elle ressentait un ruissellement d’eau venant du plus profond d’elle-même. « J’ai écouté le son de l’eau à l’intérieur, vu un visage de femme, et compris : Ceci est Dieu, ma Mère est l’eau, elle est en moi et je suis dans cette eau. Parce que c’était une force vivante au dedans de moi, elle était plus réelle, plus puissante que le «Père» distant en lequel j’avais été éduquée à avoir foi.
Elle entrera dans un monastère catholique en Angleterre et y restera quelques années.
« Je dessine et peins à partir des mythes mêmes de ma propre origine. Le fil du mythe personnel s’enroule en remontant le labyrinthe matriarcal, de matrice en matrice, jusqu’à la source sans visage qui est la place de la Création. Ainsi ma vie créative, trouvant sa source en moi, est-elle une image de Dieu la Mère et de l’histoire ininterrompue de son émergence dans nos vies. » (Extrait du livre d’Anne Bancroft : Femmes en quête d’Absolu)
Prière :
