Déportée à l’âge de dix-sept ans à Auschwitz, Simone Veil entreprend après la guerre des études de droit et de sciences politiques à l’IEP de Paris et devient magistrate. En 1969, elle entre en politique en rejoignant le cabinet de René Pleven, Garde des Sceaux. Mais sa véritable carrière politique démarre au début du septennat de Valéry Giscard d’Estaing ; ayant décidé de féminiser son gouvernement, il l’appelle au ministère de la Santé.
Elle libéralise l’accès à la contraception et s’illustre en faisant voter en 1975 la loi portant son nom sur l’interruption volontaire de grossesse.
Elle racontera que, pendant la période du débat à l’Assemblée National, elle reçoit des menaces à son domicile, elle trouve des croix gammées sur sa voiture dont on a brisé les vitres, elle qui a connu Auschwitz et qui a perdu sa mère, son père et son frère dans les camps de la mort. La violence qui s’exerce alors vient de cette frange extrémiste du christianisme qui sévit toujours aux Etats Unis.
Ardente militante européenne, elle conduit la liste UDF aux premières élections européennes de 1979. Elue député, elle devient la première femme présidente du Parlement européen (1979-1982). En 1993, elle quitte ses mandats européens et rejoint le gouvernement Balladur pour s’occuper des Affaires sociales, de la santé et de la ville, et devient la première femme ministre d’Etat. Depuis 1998, elle est membre du Conseil constitutionnel.
Parallèlement, Simone Veil soutient de nombreuses associations à vocation européenne, telle que le Fonds européen pour la liberté d’expression, ou encore la Fondation de l’Europe des sciences et de la culture, dont elle est présidente d’honneur.
Quelques commentaires sur sa biographie publiée récemment :
1 – Que l’on soit de droite, de gauche, ou de nulle part, pour une femme née entre 1950 et 1970, Simone Veil, c’est une référence, je dirais même : C’est une « dame » !
On connait toutes ses faits d’armes, ses engagements, ses combats. On sait toutes qu’on lui doit beaucoup…
J’ai été heureuse de découvrir sa vie à travers cette biographie. Ce n’est ni prétentieux, ni moralisateur, ni sentencieux. Les mémoires d’une vraie dame, en fait… Une vie, certes, mais pas n’importe laquelle. Une vie bien loin de la pauvre Jeanne de Maupassant. La vie d’une femme simple, certes, mais qui restera dans l’histoire !
2 – A l’aube de ses 80 ans, Simone Veil déroule le film de sa vie marquée par beaucoup de souffrances et de chagrins mais aussi et surtout par la volonté de donner un sens à son existence. Elle aurait pu ne jamais revenir des camps de la mort ou sombrer dans la dépression, mais son enfance heureuse auprès de sa mère notamment lui a permis de construire à son tour un foyer équilibré avec son mari Antoine.
Le style littéraire de Mme Veil est à son image : concis, précis, sans atermoiements ni drame, mettant en lumière son oeuvre politique et ses engagements et rendant hommage aux Justes, ces français courageux qui ont sauvé tellement de vies juives des griffes nazies.
J’ai lu cette autobiographie d’une traite et en la refermant, j’ai ressenti beaucoup d’émotion…
3 – Une enfance traumatique, le vécu de l’horreur sans en faire une carte de visite, une fidélité à ses valeurs humaines et à ses convictions, on découvre dans un style extrêmement précis et bien écrit, une femme digne, juste, droite, loyale, fidèle à elle même, évitant les raccourcis démagogiques et le manichéïsme. C’est une femme à laquelle on aimerait ressembler.
C’est un livre qui exalte, qui donne envie d’agir, d’oeuvrer dans le sens de la liberté, l’égalité et la fraternité.
Evidemment il y a la partie de la jeunesse, la guerre, les camps. mais cela n’a servi qu’à forger une femme battante, ambitieuse peut-être, mais qui ne l’est pas en politique ? Sa vue de l’europe et de l’avortement m’ont beaucoup touchée moi qui ai eu une vie plus féminine grâce à elle. Il n’y a pas de « people », et bien tant mieux, cela change des livres actuels. J’ai été émue et … si je pouvais avoir sa vitalité à son âge, moi qui ne l’ai pas avec 30 ans de moins. un bel exemple du combat des femmes en politique …Et sans mariage avec Mr…