Elle a le goût des expéditions peu banales, voir son parcours
Et précisément, elle a rêvé de partir sur les traces d’Alexandra qui l’aurait sans doute reconnue comme une soeur cadette.
Les aventurier(e)s de notre époque voyagent parfois dans des conditions tout aussi difficiles et dangereuses que celles qu’a connues Alexandra.
Dans le documentaire ramené de son voyage, Priscilla Telmon raconte l’agression dont elle a été victime une nuit, tout au début de son voyage. On tremble pour elle, car elle marche seule. Elle sait qu’elle est toujours plus menacée en tant que femme et jeune, mais elle dit : on continue, la peur au ventre…
Elle a donc marché en solitaire sur les pas d’Alexandra, alors que celle-ci, rappelons-le s’est le plus souvent déplacée avec serviteurs et animaux, excepté lors de son périple vers Lhassa où elle n’était qu’avec Yongden, son fils adoptif.
Les images rapportées de son périple en solitaire nous interpellent (ainsi que celles d’autres « explorateurs »). Qui prend ces photos ? s’il y a un photographe, peut-on parler de voyage en solitaire ? c’est le sujet d’un débat intéressant à retrouver sur le site de Carnets d’aventures
Ci-dessous la conclusion de cette discussion par Johanna Nobili de Carnets d’Aventures:
Concernant le concept de « partir en solitaire », je pense qu’on peut parler de voyage en solitaire lorsque l’aventurier fait la démarche de partir seul avec pour objectif de faire son voyage seul la plupart du temps (ce qui était le cas de Priscilla Telmon). Cette démarche me semble est tout à fait différente de celle de monter un projet à plusieurs, avec des collègues du même contexte linguistique, culturel et social. En groupe, même de deux, l’engagement est forcément moins important, de même que le stress, la charge mentale et physique, etc. Ensuite, se faire rejoindre par des amis très ponctuellement (une semaine de temps en temps) sur un voyage de plusieurs mois ne me paraît pas compromettre le terme de « voyage en solitaire».
Quant à rencontrer des locaux sur place, passer quelques jours avec une famille ou cheminer avec des habitants (des pèlerins par exemple dans le cas de Priscilla Telmon), semble tout naturel et n’est pas la même chose que de voyager avec un compagnon qui parle la même langue et est sur la même longueur d’onde. Evidemment, un trip en solitaire dans une zone très peuplée (l’Inde par exemple) n’a pas le même engagement ni la même dimension solitaire (ni « solitude ») qu’un périple en Antarctique ou au fin fond d’une vallée reculée des montagnes du Pakistan.
De toute façon, si pour valider le terme « voyage en solitaire », il faut ne voir aucun être humain pendant tout le périple, eh bien les « aventuriers solitaires » se comptent sur le doigts de la main car, même en plein désert ou en forêt amazonienne profonde, on est amené à traverser quelques zones habitées…«