La vie d’Aung San Suu Kyi, surnommée « The Lady » – femme politique et résistante birmane – de 1988, année de son retour en Birmanie et du début de son engagement politique, jusqu’en 2007, lors du soulèvement populaire des moines bouddhistes contre la junte militaire au pouvoir. Le film de Luc Besson met plus particulièrement en scène le difficile combat politique non-violent d’Aung San Suu Kyi pour la liberté d’expression et la démocratie dans une Birmanie en proie à une dictature militaire oppressante et sanguinaire, ainsi que les répercussions de cette lutte sur sa vie de famille. Le film retrace aussi son histoire avec Michael Aris (David Thewlis), son époux, et le choix cornélien face auquel elle s’est trouvée confrontée : rentrer en Angleterre auprès de l’homme de sa vie atteint d’un cancer de la prostate ou poursuivre le combat pour la démocratie dans son pays.
Malgré ses heures de gloire, notamment lorsque son parti – la Ligue Nationale pour la Démocratie – emporte les élections générales de 1990 et lorsqu’elle obtient le Prix Nobel de la Paix en 1991, le film montre surtout le climat d’injustice et de menace permanente dans lequel vit la résistante birmane, ses années de liberté surveillée et le sort inhumain qui est réservé à nombre de ses partisans. La vie de famille prend aussi une grande place dans le récit du film, principalement le soutien courageux et inconditionnel de son mari, Michael Aris, duquel elle a été séparée pendant des années après qu’il a été interdit de séjour en Birmanie, et qu’elle n’a pu accompagner dans sa dernière maladie en 1999. Le film retrace une importante partie de l’histoire d’une femme qui a renoncé à son propre bonheur pour embrasser la cause de son peuple et ainsi donner une suite au combat politique de son père, le général Aung San, un nationaliste birman assassiné en 1947.
Le film se termine en donnant l’impression que Aung San Suu Kyi a gagné contre la junte, ce qui n’était pas le cas, puisqu’elle est restée encore plusieurs années isolée et coupée de tout contact avec l’extérieur. La junte a essayé de l’assassiner, mais ils ont reculé devant l’impact international et devant le fait qu’elle était déjà devenue une icône dans son pays. Le film ne montre pas non plus ses emprisonnements et ses grèves de la faim, il est touchant mais incomplet.