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Une nonne du bouddhisme tibétain aumonière nationale des prisons

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Nonne du monastère de Laussedat dans le Puy-de-Dôme, Lama Droupgyu est le premier aumônier national (la première aumonière nationale ?) bouddhiste des prisons.  Le poste  a été créé par l’Union des bouddhistes de France en 2014.

Cellule. Un mot, deux réalités. Celle de Fabienne est monastique. Ex-recluse volontaire du centre de méditation de Laussedat, près de Saint-Priest-des-Champs, elle y a suivi deux longues retraites consécutives. Soit près de sept ans de mise entre parenthèses du monde extérieur. Elle en est ressortie Lama, et a fait le choix de la vie religieuse.

Nonne, Lama Droupgyu (son nouveau nom de “baptême”) reste néanmoins beaucoup investie dans la vie séculière. Elle représente notamment depuis plusieurs années sa congrégation, issue de la lignée des Kagyupa du bouddhisme tibétain, au sein de l’Union bouddhiste de France (UBF). Après en avoir été vice-présidente, elle s’est vu confier la charge de l’aumônerie des prisons. Là où l’autre réalité du terme “cellule” prend tout son sens.

Les Bouddhistes aussi

La moniale auvergnate est donc devenue le premier aumônier national bouddhiste des prisons. Les Églises catholique, protestante et orthodoxe avaient déjà le leur. Le Judaïsme et l’Islam également. Les Bouddhistes faisaient exception. La nomination de Droupgyu comble cette lacune. Elle comprise, sept aumôniers bouddhistes officient désormais dans les prisons françaises. Trois autres doivent les rejoindre.

« Mais ce n’est qu’un début. Il y a 191 prisons en France, il faudrait autant d’aumôniers », sourit-elle. Autant dire que cela prendra du temps. D’autant que la formation nécessaire à l’agrément de l’UBF est longue et exigeante.

« La préservation de la pureté des enseignements bouddhistes en dépend », précise Lama Droupgyu. Afin de tenir compte de la grande diversité des courants, écoles et traditions du bouddhisme, la nonne travaille à la mise en place d’un “tronc commun” aux différentes tendances.

Les détenus sont en demande d’un autre objectif :  la mise en place d’un calendrier de célébrations liées aux grandes dates du bouddhisme : naissance du Bouddha, accession à l’Éveil, etc., « afin de rythmer les années d’enfermement par des rendez-vous ». L’aumônière est également invitée à faire des interventions à l’École nationale de l’administration pénitentiaire. Mais l’essentiel reste l’action auprès des détenus.

« Les rencontres se font au gré de leurs demandes. Elles ont lieu soit au parloir, soit dans leur cellule, soit dans la salle de culte ». Des séances de pratique collective de méditation sont également mises en place. Ces initiations ont l’avantage d’offrir un “remède” immédiat à la souffrance que génère l’enfermement. « Il n’y a aucun prosélytisme, précise Lama Droupgyu. Tout se fait à partir des souhaits des détenus ».

Source : Le journal régional : La montagne (Auvergne)

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